Une reprise d’entreprise n’est pas une chose anodine. Une fois que le projet a mûri, et que les premières étapes de diagnostic et d’évaluation sont passées, il est venu le temps de rédiger un plan de reprise, qui permet au repreneur d’élaborer sa stratégie pour le développement de l’entreprise. C’est également un outil qui sera présenté aux potentiels partenaires financiers ou aux investisseurs, afin de mettre en avant le projet.
Reprendre une entreprise présente plusieurs avantages qui font probablement partie des raisons pour lesquelles vous souhaitez reprendre cette entreprise.
Le faites-vous pour gagner du temps ? En effet, si vous avez de l’expérience dans le domaine visé, reprendre une entreprise déjà implantée devrait vous permettre, a priori, de gagner du temps dans le développement de votre activité.
Le faites-vous pour la clientèle ? Peut-être que le marché cible de l’entreprise reprise viendra compléter votre réseau existant ? Dans tous les cas, reprendre une entreprise vous permettra de faire l’acquisition d’une clientèle et d’une notoriété. Reprendre une entreprise peut également être justifié par son emplacement ou par son capital matériel et/ou immatériel.
Tout comme lors d’une création d’entreprise, le business plan est très important pour une reprise d’entreprise. Il ne faut pas penser que parce que l’activité reprise existe déjà, alors la suite donnée paraît évidente : ce n’est pas le cas.
Lorsqu’une entreprise est reprise, son histoire l’est également, de même que ses salariés, ses valeurs… Votre vision future sera probablement différente de celle du cédant, et vous devrez expliquer où vous souhaitez emmener l’entreprise :
Le business plan détaillera toutes vos raisons de reprendre cette entreprise. Lors de vos recherches et échanges avec le cédant, il sera important que vous gardiez un maximum d’objectivité car tous les détails sont importants.
La première partie débute par une présentation du porteur de projet. C’est à ce moment-là qu’il vous faudra évoquer votre carrière, votre expérience, vos compétences… Cela doit permettre aux lecteurs de votre business plan de juger si vous avez la capacité de gérer le projet de reprise, et leur donner envie d’aller plus loin. Ne lésinez pas sur les motivations qui vous conduisent à lancer le projet : pourquoi vous lancez-vous ?
Dans cette partie, il vous faudra entrer plus en détail dans les modalités de la reprise :
Il sera également important d’expliquer les modalités d’accompagnement du cédant : durée, organisation entre vous ainsi que les rôles de chacun.
Après la description de votre parcours, de vos motivations et de votre projet, il sera temps de décrire précisément l’entreprise que vous souhaitez reprendre :
Le rôle de chaque salarié est particulièrement important à prendre en considération. En effet, selon le domaine de l’activité reprise, certains pourront peut-être être les seuls à maitriser l’exploitation de tel logiciel ou telle machine depuis des années. La manière dont sera menée la reprise peut être déterminante pour la suite : informations aux salariés, bouleversement de la stratégie actuelle… Il vous faudra anticiper les réactions au maximum.
Il en va de même pour les fournisseurs et peut-être même les clients, selon la typologie de l’entreprise reprise. Observez les relations que le cédant a avec ses partenaires : sont-ils les mêmes depuis des décennies ? Le type de clientèle a également son importance car une clientèle BtoB (activités à destination des entreprises) ne se gère pas de la même manière que le BtoC (activités à destination des consommateurs finaux).
Selon la taille de la société, les relations commerciales et externes peuvent reposer seulement sur le cédant, ou encore sur une équipe de direction. Il est primordial de savoir qui fait quoi.
Cette partie concerne exclusivement l’offre de l’entreprise. Décrivez ainsi l’activité, et détaillez les points forts et points faibles de chaque produit/service.
D’une même façon qu’une création d’entreprise, il faudra étudier le marché au sein duquel l’activité va évoluer : taille, tendance, règlementation.
Il s’agit ici de s’arrêter sur le marché de manière globale (au sens macroéconomique) et le marché visé sur le terrain (au sens microéconomique).
Il est ensuite temps de s’attarder sur votre stratégie commerciale :
▶ Détaillez comment vous avez prévu d’atteindre vos objectifs, ainsi que les moyens financiers, techniques, humains que vous mettrez en œuvre.
▶ Détaillez vos projets d’améliorations internes (nouvel outil de production, formation des salariés, recrutements, etc.) et externes (nouveaux produits, nouveau plan de communication, etc.).
En plus des éléments présents dans le dossier financier pour une création d’entreprise, le dossier financier doit présenter, dans le cadre d’une reprise, les 3 derniers bilans de l’entreprise.
Le rachat d’un fonds de commerce : il s’agit du rachat des éléments corporels et incorporels qui permettent l’exercice de l’activité.
Lorsqu’un fonds de commerce est repris, ce n’est pas la société ou l’entreprise qui est achetée. Les dettes et les créances de l’entreprise n’en font pas partie. D’un point de vue montage financier et juridique, il s’agit d’une solution plus simple qu’un rachat de titres. En effet, vous devrez créer la structure (société ou entreprise) qui rachètera le fonds : c’est elle qui empruntera pour le rachat.
⚠️ Nous vous invitons à être vigilants à cette étape. Soyez très précis avant le rachat dans le listing de ce qui est contenu dans le fonds de commerce et ce qui ne l’est pas. Faites établir par le vendeur une liste précise et exhaustive du matériel repris (des meubles par exemple). Dans un second temps, n’hésitez pas à vous rendre sur place et à faire un inventaire contradictoire. N’oubliez pas de demander à avoir accès au fichier clients, et assurez-vous qu’il soit exploitable.
Le rachat de titres d’une société (parts sociales ou actions) : il s’agit du rachat de la structure ainsi que de tout son actif et son passif (contrairement au rachat d’un fonds de commerce). Vous devenez ainsi propriétaire de la société déjà existante, de même de ses emprunts et dettes. Vous aurez, entre autres, besoin de rédiger une clause de garantie d’actif et de passif. Afin de ne pas avoir de mauvaises surprises, nous vous conseillons vivement de vous faire accompagner dans cette démarche.
L’évaluation de l’entreprise à reprendre est très importante, et nécessitera, selon les cas, une contre-évaluation par un expert, qui sera neutre dans la transaction. Il s’agit de déterminer la valeur de la société rachetée, ou du fonds de commerce. Racheter au « juste prix » est primordial et sera déterminant dans le futur pour l’obtention de financements ainsi que pour votre rentabilité et pérennité. Nos principales méthodes d’évaluation sont : patrimoniales, comparatives et de rentabilité.
L’expert-comptable vous aidera à construire votre compte de résultat prévisionnel, votre plan de financement et les autres indicateurs clés. Selon le type de rachat (titres ou fonds), vous déterminerez avec l’expert-comptable si la rentabilité de l’entreprise permettra de remonter suffisamment de dividendes (si le rachat se fait via une holding par exemple) ou de rembourser l’emprunt fait par la société pour racheter le fonds de commerce.
L’expert-comptable sera à vos côtés de A à Z et sera le plus neutre possible dans l’analyse des différents éléments amenant à la reprise ou non.
Nos experts vous accompagnent de A à Z, avec l’intervention au besoin de spécialistes :
Nos bureaux rassemblent des experts-comptables, chacun spécialisé dans certains secteurs d’activité : CHR, santé, notaire, bâtiment, etc. Nos approches par secteur nous permettent ainsi d’avoir des spécialistes au fait des dernières règlementations. Forts de nos expériences en accompagnement de créateurs et de repreneurs, nous monitorons des indicateurs clés dans chacune des spécialités.
Vous reprenez un fonds de commerce ou rachetez des parts ?
Vous êtes bloqués dans plusieurs parties de votre business plan de reprise ?
D’après notre expérience, le principal écueil réside dans le fait de vouloir tout changer tout de suite, en mettant d’office de côté ce que le cédant a mis en place et développé. De prime abord, beaucoup de repreneurs sont persuadés de faire mieux que le cédant, et c’est peut-être votre cas ! Mais soyez vigilant et restez humble 😉
Notre astuce : ne sous-estimez pas l’aversion au changement que certains de vos salariés pourront avoir. La conduite du changement est un art.
Il est possible de réaliser son business plan en autonomie, et de se former seul pour appréhender chacune de ses parties. Toutefois, la partie financière devra être cohérente et comporter des éléments particuliers. En cas d’erreurs, les financements pourront être refusés par les partenaires bancaires.