Plus que la motivation de son dirigeant, de nombreux éléments exercent une influence sur le maintien en activité d’une entreprise dans la durée. L’INSEE nous précise d’ailleurs les critères les plus marquants de la pérennité d’une entreprise :
Le statut juridique
5 ans après leur création, 67 % des sociétés sont toujours actives contre 53 % des entreprises individuelles (hors micro-entreprises).
Les moyens financiers engagés
Plus l’investissement au démarrage est important et plus le taux de pérennité augmente. Ainsi 72 % des entreprises ayant investi au moins 80 000 € à la création sont encore actives après 5 ans, contre seulement 55 % pour celles ayant investi moins de 2 000 €.
L’expérience dans le futur secteur d’activité
La part d’entreprises encore actives 5 ans après leur création est de 66 % lorsque le créateur a plus de 10 ans d’expérience dans le métier, contre 62 % lorsqu’il a une expérience plus courte et 56 % lorsque son expérience provient d’un autre métier.
La zone géographique d’implantation
La création d’entreprise dans une commune urbaine diminue les chances de pérennité. Ce constat, plus particulièrement marqué dans l’agglomération parisienne, pourrait s’expliquer par la concurrence. 52 % des créateurs sur cette zone géographique déclarent une augmentation de la concurrence depuis 2014, soit 9 points de plus qu’en moyenne.
Le secteur d’activité
Les entreprises du secteur de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale affichent la plus forte longévité (74 % sont encore actives cinq ans après leur création). À l’opposé, les entreprises du commerce ont le taux de pérennité le moins élevé, de l’ordre de 54 %.
La facilité de création de la micro-entreprise engage nombre d’entrepreneurs à faire le choix de ce statut. 64 % des entreprises créées en 2021 l’ont d’ailleurs été sous cette forme. L’INSEE nous apporte des détails quant aux facteurs de pérennité de ces établissements :
- Les micro-entreprises immatriculées en 2014 sont seulement 66 % à avoir réellement démarré une activité économique (34 % n’ont pas déclaré de chiffre d’affaires lors des 8 premiers trimestres d’exercice). Et parmi les micro-entreprises ayant effectivement démarré une activité économique, 54 % sont pérennes à 3 ans (la moyenne nationale est de 71.5 %).
- La pérennité des micro-entreprises dépend fortement de leur activité. Comme pour les autres entreprises, les plus pérennes sont dans le secteur de la santé humaine, l’action sociale et l’enseignement.
- La pérennité des micro-entreprises augmente avec l’âge des entrepreneurs : 28 % des auto-entrepreneurs de moins de 30 ans sont actifs trois ans après leur immatriculation, contre 44 % de ceux de 50 ans ou plus.
- Pour finir, la pérennité est plus élevée dans les communes rurales. 3 ans après leur immatriculation, 43 % des auto-entrepreneurs implantés dans les communes rurales sont actifs, contre 34 % dans les zones urbaines.
Même si vous être certain(e) de la qualité de votre projet, notre premier conseil serait de ne pas vous lancer dans la précipitation ! Le temps de maturation du projet est nécessaire pour lui offrir de bonnes bases et pour éviter toute déconvenue liée à un statut trop rapidement choisi, à une demande de financement hâtivement lancée…
Il peut être également utile de faire le point, en amont de la création de votre entreprise, des concessions que peut engendrer l’entrepreneuriat. En fonction de votre secteur d’activité, l’amplitude des horaires de travail peut être conséquente, les congés moindres ou à des périodes qui ne coïncident pas avec celles de votre famille. N’hésitez pas à échanger avec vos proches sur le sujet. Cela vous permettra d’entreprendre avec plus de sérénité.
Définition de vos objectifs
Pour définir votre chiffre d’affaires prévisionnel, n’hésitez pas à le traduire en objectifs commerciaux ; objectifs qui devront être raisonnables et atteignables. Car si vous n’arriviez pas à les atteindre, qu’en serait-il de votre motivation ?
Secteurs porteurs, oui, mais...
Certains secteurs géographiques ou d’activité sont plus porteurs que d’autres. Mais, attention à ne pas vous lancer sans aucune expérience dans un domaine qui vous parait facteur de réussite ou sur un territoire que vous ne connaitriez pas ou que vous n’auriez pas étudié de près.
Optimisation de vos aides pôle emploi
Si vous pouvez bénéficier d’aides Pôle Emploi (ARE notamment), n’hésitez pas à vous faire accompagner afin de les optimiser dans la durée. Car, rares sont les projets qui génèrent immédiatement de la trésorerie. Le maintien de ces indemnités peut permettre de faire face à vos dépenses personnelles quotidiennes, le temps que l’entreprise se développe. Il ne faut pas sous-estimer le besoin en fonds de roulement de l’entreprise, ni le temps nécessaire à l’atteinte de son seuil de rentabilité !
Construction de votre plan de financement
La construction du plan de financement de votre entreprise mérite la plus grande attention. Il doit rassembler l’ensemble des investissements nécessaires au lancement de l’activité : des frais de création de l’entreprise aux achats d’outils et de stocks, de la location des bureaux à l’achat du mobilier, des dépenses relatives aux actions de communication aux rémunérations… Rien ne doit être négligé ou sous-estimé. Le sérieux avec lequel vous aurez constitué ce plan viendra appuyer votre demande de prêt.
Il convient ainsi d’être le plus exhaustif possible afin d’éviter d’avoir à effectuer une demande complémentaire de financement au cours des premiers mois de l’entreprise. Auquel cas, ce seront les indicateurs réels de rentabilité qui seront examinés par les organismes financiers.
Définition de votre offre de services
La définition précise de votre offre de services vous permettra d’y associer les moyens de communication nécessaires, au regard de la cible envisagée. N’hésitez pas à étudier l’ensemble des moyens qui vous permettront de toucher votre clientèle potentielle et ne négligez pas la force des réseaux sociaux qui sont, aujourd’hui, sources de contacts et de business.
Suivi de l’activité
Afin de réagir en cas de difficultés et d’adapter, au besoin, votre offre ou votre cible, prenez soin d’engager un suivi régulier de votre activité, et ce dès les premiers mois. Pour ce faire, vous pouvez vous aider d’outils dédiés (outils de gestion, de pilotage, tableaux de bord de suivi…)
Contacts utiles
À chaque étape de votre projet, n’hésitez pas à vous entourer de partenaires compétents et de confiance (expert-comptable, banquier, avocat) qui sauront vous apporter un regard extérieur et avisé, bénéfique à la réussite de votre entreprise.
Avec une équipe de plus de 100 salariés dédiés spécifiquement à l’accueil et à l’accompagnement des créateurs et repreneurs d’entreprise, Baker Tilly vous propose un appui et des conseils adaptés pour lancer et développer votre activité.
Avec une équipe de plus de 100 salariés dédiés spécifiquement à l’accueil et à l’accompagnement des créateurs et repreneurs d’entreprise, Baker Tilly vous propose un appui et des conseils adaptés pour lancer et développer votre activité.
Découvrir notre accompagnement
Nous remercions chaleureusement les référents ACT qui ont contribué à la réalisation de cet article, au travers de leurs conseils et leur partage d’expérience.
Régis FORGET
Expert-comptable associé - bureau d’Angers
Frédéric BENARD
Expert-comptable - bureau d’Angers
Anthony DUBOIS
Responsable de mission - bureau d’Angers et antenne du Lion d’Angers
François COUTOLLEAU
Expert-comptable - responsable du bureau de St Macaire en Mauges
Jérémie PERDEREAU
Expert-comptable - responsable du bureau de Rambouillet
Thomas LEGAY
Chargé de développement – bureau du Mans
Solenne NOËL
Responsable animation technique du Pôle Création d’entreprise
Sources
- Statistiques INSEE En 2019, 61 % des entreprises classiques créées cinq ans plus tôt sont toujours actives
- Statistiques et études INSEE Légère hausse des créations d’entreprises en décembre 2021
- Statistiques INSEE concernant les auto-entrepreneurs immatriculés en 2014